Jeudi 21 fevrier,
Apres des heures de stress, des aurevoirs tristes et heureux, des « derniers » ci « derniers » ca a Montreal, me voila
en compagnie de Greyhound, compagnie canadienne de car qui va m »emmener a l »autre bout du monde, vers le mysterieux pacifique a quelques 4800 kms de Montreal…Direction la Colombie Britanique et plus precisemment Vancouver, c’est parti pour 75 heures de bus effrenees ! on s’accroche et on se detend parce qu’il n’y a que ca a faire pour le moment !
Le Canada, ce vaste pays de 10 000 000 km2, a de multiples ressources c’est clair, des paysages varies sans aucun doute, et des routes sans fin, j’en temoigne ! 75h c’est long, c’est fatiguant de si peu dormir, c’est lassant, c’est sams fin MAIS voyons le bon cote des choses…en 75h on peut faire ce que l’on a jamais le temps de faire : ecrire ecrire ecrire, lire des tomes et des tomes, regarder avec precision les paysages, voir les differentes facettes d’un meme pays, de potasser les guides de voyage en long en large et en travers, de rencontrer du monde et donc de pratiquer son anglais, dessiner, ecouter pendant des heures de la musique ou des audiobook, manger bien sur ca tue le temps (et vos formes avec…), se poser des milliards de question faire un bilan de l’avant des projets pour l’apres, et puis surtout apprecier au combien les dernieres heures et la tant attendue arrivee en terre inconnue !
Alors voila, a tous ceux qui hesiteraient a voyager en bus, je dis STOP ! non seulement ca coute rien mais en plus c’est tres enrichissant…bon bien sur je ne le preconise qu’en cas de « perte de temps volontaire et gain financier »
Essayons de ne pas nous etaler parce que, de votre cote, vous n’avez certainement pas 75h a consacrer a la lecture de mon recit !
Donc, c’est a 20h que je retrouve les meilleurs a la gare routiere pour un dernier fou rire, une derniere larme, un dernier sourire, une derniere blagounette…Barbara, Lena, Jean Philippe et Romain sont la ! c’est dur de devoir les quitter. Heureusement je pars avec leur coeur accroche au sac ! eux seuls comprendront…
21h, le bus demarre, je quitte le Montreal froid et enneige, me voila immediatement plongee dans une atmosphere anglophone, pas un maudit francais ou un pure laine autour de moi ! je l’ai cherche je l’ai trouve, ce depaysement linguistique pour commencer . Premier arret a Ottawa, longue attente dans le hall de gare, ca commence bien !puis tout s’enchaine, la nuit est ecourtee par de multiples arrets, de multiples annonces micro et puis je tache d’etre attentive a chaque intervention car meme eveillee je ne reussis a capter qu’un mot sur 3 enfin 4 allez 5 ! je vous passe le nom de toutes les villes par lesquelles nous faisons etapes… les pauses sont assez regulieres mais peu attractives, en general le bus s’arrete dans les gares routieres
, pres d’une station essence ou d’un fast food »burger family’ « Tim Hortons » et encore beaucoup d’autres tout aussi attrayants
..choisissez entre un burger, un cafe regulier servi dans un verre en polystyrene ou encore un muffin de 3000 calories !certains iront jusqu’a satisfaire leurs envies de gras des l’aube avec une portion de frites…c’est assez ragoutant !
Le vendredi, nous roulons parmi les lacs et forets, avec un temps magnifique, toujours aussi enneige qu’au depart,
mais l’air est deja moins frais. le temps passe relativement vite, puis on profite de la modernite du bus avec les films ! et la je me marre, le seul et unique film diffuse sera une production francaise se deroulant entre Nice et Marseille , avec des acteurs bien franchouillards mais tout en anglais, je prends alors conscience combien notre accent francais en anglais peut etre effrayant, gros cliche !
Samedi, ou « le jour le plus long »
Comment decrire ce passage…long, le neant, le trou blanc, le rien, le moche !On passe des heures et des heures au milieu de nul part, ici le temps s’est arrete, des plaines a perte de vue, recouvertes de neiges, 0 relief, 0 vie, c’est comme desertique…
les seuls hameaux que nous traversont sont mortellement gris et sans vie, enfin il y a toujours les fasts food, de tres longues heures a regarder des plaines des plaines des plaines !
Dimanche ou « la delivrance »
Arrives a Calgary, en Alberta, voila la derniere etape du voyage, la plus attendue car la finale mais aussi la plus belle. Apres de longues heures de plat total, on entre dans le monde merveilleux des Rocheuses, la chaine montagneuse la plus spectaculaire qui s’etend de la frontiere americaine jusqu’au nord de la Colombie Britanique, avec le plus haut Mont, le Mont Robson a 3800 m. C’est juste magique, grandiose, inouie, magnifique, gigantesque, fabuleux, incroyable ! nous sommes entoures de lacs et de Monts enneiges, on sillonne la route, sous un ciel azure et un soleil des plus lumineux, rien a rajouter, il suffit de regarder…

Enfin, nous debarquons en plein centre de Vancouver a 22h… je suis partagee entre mon etat comateux et ma surexcitation
La premiere impression, qui est souvent la bonne, est celle d’une ville moderne, propre, active, et « nature ». Je me dirige vers la sea station, genre de metro surreleve, concept tres futuriste !pour me rendre vers l’auberge de jeunesse reperee dans les guides (resultat d’une etude comparative de longue haleine). Backpackers, le rdv des routards en centre ville ! je grimpe direct dans le dortoir, discute un peu avec une hawaienne et bien sur m’endors tres rapidement, revant deja a demain, a la decouverte de la ville !